de Traki Bouchrara
(FRA/ITA traduzione in fondo)
Avant propos
Parce que , nous croyons que le phénomène actuel de l’émigration clandestine de toute l’Afrique ; nord et sud ,vers l’Europe devient non seulement un fait de masse des populations désespérées , que plus rien n’arrêtera, mais aussi et surtout, nous y voyons un phénomène culturel et historique dans lequel, la mémoire collective joue son rôle de compte à rebours !
Quelle part avons-nous, dans la liberté d’expression de certains intellectuels face aux instances européennes qui interviennent pour gérer, à leur façons , ce phénomène de l’émigration dite clandestine?
Ce qui est incompréhensible c’est le fait que cette gestion se base uniquement sur le nombre, les statistiques. Le migrant n’est plus qu’un chiffre qu’on dénombre , dépourvu de son humanité, de sa culture et de son droit à circuler librement. Combien avons-nous de témoignages désolants et inhumains de leurs conditions d’acceuil.
Notre propos recadre la vision de cette mouvance humaine qui prend de plus en plus d’ampleur et qui échappe aujourd’hui à tout type de contrôle. Les raisons ne s’arrêtent pas uniquement aux conditions de faim, de misère et de chômage dans les pays d’origine de ces émigrés . Nous y voyons des raisons beaucoup plus profondes , des raisons qui remontent à l’autre histoire non écrite ; celle qui est enregistrée depuis longtemps dans la mémoire des peuples ;mémoire cachée et étouffée mais non effacée.
Cet élan spontané de s’arracher à sa terre reste un pari pour la vie ou la mort . Un nouveau lien de solidarité fragile inédit se crée , car l’émigré ne part jamais seul . Nous sommes dans une mobilisation d’ordre affectif , émotionnel .
Cet article répond au principe d’une démarche objective et neutre qu’un sociologue, comme Jean Duvignaud a briallment souligné ;
« La posture la plus humble de l’intellectuel spécifique, qui ne prend part au débat public qu’en vertu de la compétence acquise par l’exercice de sa discipline…la conviction qu’il peut et doit dire le monde à la face des humains » in, Revue Internationale de l’Imaginaire, Paris, 2000, NO 12.p :173.
Les sciences sociales ont longtemps ignoré le dynamisme des affects collectifs et leur rôle dans les mutations sociales. Ces affects répondent à un mécanisme très élaboré qui celui de la mémoire collective. Cette mémoire détient l’identité et la cohésion du groupe. Elle emmagasine tous les événements vécus par le groupe ou la communauté , les moments de souffrances ,ou de rupture comme leur vécu de colonisés . Ces affects, même si ils restent des décennies cachés , étouffés , ils ne sont jamais oubliés.
De quoi parlons _nous et quel impact ont ces affects collectifs dans la qualité du changement social et des relations entre le Nord et le Sud, dans le cas que nous présentons ici ?
Les affects collectifs sont difficilement analysés et analysables en tant que faits sociaux , puisque ils sont de l’ordre de l’émotionnel, du non rationnel. Toutefois, nous pouvons accéder à leur observation, lors de leurs manifestations . Aujourd’hui les lieux publics , comme la rue, leur servent de lieux de représentation de ces affects qui sont du registre de la colère, du dépit ou même de la provocation ; ceci lors de mouvements de revendications et de contestations.
Nous proposons dans ce texte, une sorte de révision , dans la vision et l’approche d’un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur et qui échappe presque à toute forme de contrôle . Ce phénomène est animé d’affects légitimes du droit à la liberté de circuler et d’exprimer physiquement , le besoin de survivre et d’aspirer à une vie meilleure ; ceci quelque soit l’origine géographique, la religion ou la couleur de la peau !
Nous nous gardons de le nommer et de le désigner sur le plan quantitatif, car nous privilégions la dimension qualitative de l’analyse , à savoir ; le pourquoi et le comment qui remplacent le nombre ,le combien , combien d’émigrés ? c’est l’humain seul qui prime , puisque il s’agit d’êtres humains dans des situations de déplacements traumatisants et douloureux.
Par conséquent, au concept de l’émigration dite clandestine ; nous proposons un concept neutre, celui d’émigration spontanée.
En effet au contrôle, ou à la dramatisation de l’ordre va s’opposer la dramatisation du contre ordre, celui de la transgression et de la contestation silencieuse et spontanée, en prenant comme otage leur propos corps .Le corps et la vie de l’émigrant sont mis en jeu , un jeu dangereux . Ces corps appartiennent à tous les âges et à tous les sexes, ceux des subsahariens et des maghrébins ; le dernier gage d’espoir pour le rêve d’une vie meilleure de l’autre côté de la méditerranée
Le message envoyé est simple et il se passe de théories ou de justifications ; survivre ou mourir.
Nous essayons de comprendre le mécanisme du phénomène de cette mouvance des dernières décennies . Une forme d’émigration tragique, dans laquelle les affects collectifs de ces émigrés jouent un rôle prédominant.
Mais d’où vient cet élan suicidaire , cette volonté , ce désir obsessionnel de partir, au risque de mourir? De se jeter dans l’eau, ou l’expression ici, prend son double sens figuré mais surtout son sens propre et qui fera et pour longtemps encore de la méditerranée, un cimetière marin !
Il conviendrait ici, d’essayer de saisir l’origine et le mécanisme qui régit en réalité ce fait de société autour du bassin méditerranéen et qui n’est plus à banaliser dans certains discours politico_ démagogiques
Nous vivons une rupture de la mémoire collective . Cette mémoire de l’africain du nord au sud du continent n’est plus la mémoire silencieuse , celle que les ancêtres ont gardé longtemps , dans la peur , les humiliations et l’impuissance.
Cette néo mémoire n’a pas héritée de tous ces affects passifs du passé. Elle explose , pour prendre plusieurs formes de transgression aux lois de l’autre , surtout de l’occident.
Cette mémoire là n’éprouve ni peur, ni humiliations . Elle ira loin dans son défi , dans son obsession. Elle écrit une page vierge de la mémoire collective des peuples colonisés . Elle ne sera pas soumise à qui que ce soit . Elle échappera du souvenir souvent tu, caché de la domination et de la honte.
Ces lois qui n’ont pas toujours respecté l’humain ont-elles le pouvoir de mobiliser ou même de contrôler cette mouvance d’émigration aujourd’hui ?
Mémoire offensive ? oui, c’est sa nouvelle définition.
A la mémoire défensive des ancêtres va succéder la mémoire offensive, non sans sacrifices et douleurs de la perte d’enfants et d’adultes . Comment peut on ainsi s’arracher à la vie pour un monde qu’on imagine meilleur ? Utopie ou élan de désespoir ?
S’agit il, d’une reprise d’un destin volé quelque part , qu’on cherche à réparer, inconsciemment , par une solidarité spontanée dans une aventure et une errance plutôt terrible , puisque, l’assurance d’arriver encore en vie n’est nullement garantie, vu les conditions désastreuses de ces embarquements sommaires.
Il reste que La nouvelle mémoire de ces émigrés se nourrit de contradictions, à savoir, la recherche presque complice , de réparer un passé colonisé douloureux mais non oublié , et paradoxalement l’espoir et la croyance que cette réparation est encore possible sur le sol de l’ex colonisateur , bien entendu !
Durant ce temps de bloquâge pour trouver des solutions humaines, la première violence est portée sur l’émigré lui-même par lui-même !
La silenziosa, ovvero la memoria collettiva rimossa ma non dimenticata (il caso dell’emigrazione cosiddetta clandestina)
di Traki Bouchrara
Riteniamo che l’attuale fenomeno dell’emigrazione clandestina da tutta l’Africa; a nord e a sud, verso l’Europa, sia non solo un fatto di massa di popolazioni disperate, che nulla potrà fermare, ma anche e soprattutto ad un fenomeno culturale e storico in cui, la memoria collettiva gioca il suo ruolo di resoconto al contrario.
Che parte giochiamo nella libertà di espressione di alcuni intellettuali di fronte alle autorità europee che intervengono per gestire, a modo loro, questo fenomeno della cosiddetta emigrazione clandestina?
Appare incomprensibile il fatto che questa gestione si basi esclusivamente su numeri e statistiche. Il migrante non è altro che un numero da contare, privato della sua umanità, della sua cultura e del suo diritto a circolare liberamente. Quante testimonianze angoscianti e disumane abbiamo delle condizioni di accoglienza.
In questo breve scritto ci riproponiamo di riformulare la visione di questo movimento umano che sta guadagnando sempre più slancio e che oggi sfugge a qualsiasi tipo di controllo. Le ragioni non si fermano solo alle condizioni di fame, miseria e disoccupazione nei paesi di origine di questi emigranti. Vediamo ragioni molto più profonde, ragioni che risalgono all’altra storia non scritta; ciò che da tempo è impresso nella memoria dei popoli; una memoria nascosta e soffocata ma non cancellata.
Questo impulso spontaneo a staccarsi dalla propria terra resta una scommessa di vita o di morte. Si crea un nuovo, inedito legame di fragile solidarietà, perché l’emigrante non parte mai solo. Siamo in una mobilitazione di ordine affettivo, emozionale.
Ci proponiamo di avere come guida il principio di un approccio oggettivo e neutrale che un sociologo come Jean Duvignaud ha brillantemente sottolineato;
“L’atteggiamento più umile dell’intellettuale specifico, che prende parte al dibattito pubblico solo in virtù della competenza acquisita con l’esercizio della sua disciplina…la convinzione di poter e dover dire tutto di fronte agli uomini” (in, Revue Internationale de l’Imaginaire, Parigi, 2000, NO 12.p:173).
Le scienze sociali hanno a lungo ignorato il dinamismo degli affetti collettivi e il loro ruolo nei mutamenti sociali. Questi affetti rispondono ad un meccanismo molto elaborato che è quello della memoria collettiva. Questa memoria racchiude l’identità e la coesione del gruppo. Memorizza tutti gli eventi vissuti dal gruppo o dalla comunità, i momenti di sofferenza o di rottura come la loro esperienza di colonizzati. Questi affetti, anche se restano nascosti, soffocati per decenni, non vengono mai dimenticati.
Di cosa stiamo parlando e che impatto hanno questi affetti collettivi sulla qualità del cambiamento sociale e sulle relazioni tra Nord e Sud, nel caso che qui presentiamo?
Gli affetti collettivi sono difficili da analizzare e analizzare come fatti sociali, poiché sono di ordine emotivo e non razionale. Possiamo però accedere alla loro osservazione, durante le loro manifestazioni. Oggi i luoghi pubblici, come la strada, servono come luoghi di rappresentazione di questi affetti che appartengono al registro della rabbia, del dispetto o addirittura della provocazione; come durante i movimenti rivendicativi e di protesta.
In questo testo proponiamo una sorta di revisione, nella visione e nell’approccio di un fenomeno che cresce sempre di più e che sfugge quasi a ogni forma di controllo. Questo fenomeno è guidato dalle legittime implicazioni del diritto alla libertà di movimento e di espressione fisica, dalla necessità di sopravvivere e aspirare a una vita migliore; questo indipendentemente dalla provenienza geografica, dalla religione o dal colore della pelle!
Stiamo attenti a non nominarlo o designarlo a livello quantitativo, perché privilegiamo la dimensione qualitativa dell’analisi, il perché e il come sono sostituiti dal numero, la consistenza, quanti emigranti? Solo l’umano deve invece avere la precedenza, poiché si tratta di esseri umani in situazioni di viaggio traumatiche e dolorose.
Di conseguenza, al concetto di cosiddetta emigrazione clandestina; proponiamo un concetto neutro, quello dell’emigrazione spontanea.
Infatti, il controllo, o la drammatizzazione dell’ordine, si contrappone alla drammatizzazione del contrordine, quella della trasgressione e della protesta silenziosa e spontanea, prendendo in ostaggio i corpi: sono, infatti, il corpo e la vita degli emigranti ad essere coinvolti. un gioco pericoloso. Questi corpi appartengono a tutte le età e ai sessi, quelli delle popolazioni sub-sahariana e nordafricane; l’ultimo pegno di speranza per il sogno di una vita migliore dall’altra parte del Mediterraneo
Il messaggio inviato è semplice e non richiede teorie o giustificazioni; sopravvivere o morire.
Stiamo cercando di comprendere il meccanismo del fenomeno di questo movimento degli ultimi decenni. Una forma di emigrazione tragica, nella quale gli affetti collettivi di questi emigranti giocano un ruolo preponderante.
Ma da dove viene questa pulsione suicida, questa volontà, questo desiderio ossessivo di partire, a rischio di morire? Gettarsi in acqua, ovvero l’espressione qui, assume il suo doppio significato, figurato ma soprattutto letterale e che farà del Mediterraneo un cimitero marino per molto tempo a venire.
Sarebbe opportuno qui provare a cogliere l’origine e il meccanismo che governa questa realtà della società del bacino del Mediterraneo e che non è più da banalizzare in certi discorsi politici e demagogici.
Stiamo vivendo una rottura della memoria collettiva. Questa memoria dell’africano dal nord al sud del continente non è più la memoria silenziosa, quella che gli antenati conservarono a lungo, nella paura, nell’umiliazione e nell’impotenza.
Questa neo-memoria non ha ereditato questi affetti passivi del passato. Esplode, assumendo diverse forme di trasgressione delle leggi dell’altro, soprattutto dell’Occidente.
Questa memoria non sperimenta né paura né umiliazione e potrà andare lontano nella sua sfida, nella sua ossessione. Essa scrive una pagina bianca nella memoria collettiva dei popoli colonizzati senza essere sottoposta a nessuno. Fuggirà dalla memoria spesso messa a tacere, nascosta dal dominio e dalla vergogna.
Queste leggi, che non sempre hanno rispettato l’umanità, hanno oggi il potere di mobilitare o addirittura controllare questo movimento emigratorio?
Memoria offensiva? sì, questa è la sua nuova definizione.
Alla memoria difensiva degli antenati segue una memoria offensiva, non senza sacrifici e dolore per la perdita di bambini e adulti. Come è possibile in questo modo attaccarsi alla vita per un mondo che immaginiamo migliore? Utopia o ondata di disperazione?
Si tratta forse della ripresa di un destino rubato da qualche parte, che cerchiamo di riparare, inconsciamente, attraverso la solidarietà spontanea in un’avventura e in un peregrinare piuttosto terribile, poiché la certezza di arrivare ancora vivi non è in alcun modo garantita, date le condizioni disastrose di questi imbarchi sommari.
La nuova memoria di questi emigranti si nutre di contraddizioni, vale a dire la ricerca quasi complice di riparare un passato colonizzato doloroso ma non dimenticato, e paradossalmente la speranza e la convinzione che tale riparazione sia ancora possibile sul suolo dell’ex colonizzatore, ovviamente.
In questo tempo di stallo per trovare soluzioni umane, la prima violenza è nei confronti dello stesso migrante.