EXAGERE RIVISTA - Luglio - Agosto - Settembre 2024, n. 7-8-9 anno IX - ISSN 2531-7334

Le cerveau s’habitue-t-il à rêver d’une certaine manière ?

de Pascal Neveu

(FRA/ITA versione italiana in fondo)

Le cerveau s’habitue-t-il à rêver d’une certaine manière ?

Oui, car le cerveau traite des informations et sensorialités plus importantes que celles d’un « hamster dans sa cage », si je peux me permettre de l’imager ainsi.

La machine cérébrale et onirique fait que cela peut provoquer des « réactions » oniriques intéressantes.

D’autant plus que le champ du désir et du plaisir, du retour à la vie s’ouvre.

Rappelons-nous comment cela fonctionne, même si de nombreux détracteurs anti psychanalystes vont contester cette approche.

Lorsque Freud appose un point final au manuscrit de sa Traumdeutung (l’interprétation des rêves) en fin d’année 1899, il a la prétention d’inaugurer le XXème siècle pour présenter la psychanalyse et une théorie du psychisme qui repose sur l’existence d’un monde auquel nous n’avons pas accès. Les rêves seraient « la voie royale d’accès à l’inconscient ».

Quatre principes ressortent de la théorie freudienne :

– il existe un contenu manifeste du rêve (le récit du rêve) et un contenu sous-jacent, dit latent (le sens réel du rêve) qui échappe au rêveur, et qui peut être interprété par associations-libres du rêveur.

– tout rêve exprime la réalisation d’un désir (non acceptés, non avoués consciemment) 

– la production du rêve tient sur la satisfaction de ces désirs, par des voies détournées qui « déguisent » nos véritables pensées.

A cette fin, le psychisme se sert d’un processus primaire par déplacement, condensation et mise en image de nos désirs, puis d’un processus secondaire créant une cohérence acceptable de notre pensée psychique, rendant méconnaissable le sens latent du rêve.

– tout rêve reste individuel et son interprétation singulière du rêveur.

Il reconnaît des rêves « typiques », tels des rêves de mort d’être proches ou de soi-même, de sexualité, mais butera sur cette question de l’existence de rêves symboliques, auquel répondra Carl-Gustav Jung quelques années plus tard.

Freud a le mérite de défendre l’idée que des conflits psychiques peuvent expliquer certains comportements. 

Contrairement au discours académique qui pense que le rêve tire son origine d’un affaiblissement cérébral, il défend la thèse que le rêve est lié à une suractivité du psychisme qui tente de trouver une issue à l’opposition entre désirs et interdits.

Dès 1892 Freud pense une élaboration des rêves liée aux événements de la veille du rêve.

C’est la raison pour laquelle il pense que le rêve n’est avant tout que satisfaction de désirs non satisfaits à l’état de veille.

Les disciples de Jung pensent, eux, que le rêve est un révélateur de notre transformation psychique. 

Cette lecture du rêve ouvre des liens avec ce que la neurologie est capable d’expliquer de manière scientifique. 

Notre psychisme et notre cerveau interagissent face à ce qu’est la vie, et nos événements de vie… et la façon dont nous devons y répondre.

Tout ceci est un résidu historique de l’interprétation des rêves, par les oniromanciens… alors que seul le rêveur détient la clef.

D’ailleurs les Grecs ne disaient-ils pas eux-mêmes : « Jai vu un rêve »… et non « J’ai fait un rêve ».

Comme nous pourrions faire référence à Gustave Moreau, à Odilon Redon dont les rêves ont permis leurs fabuleuses illustrations et dessins, l’idée est que tout dans votre rêve fait partie de vous, donc vous saurez ce qu’ils vont dire et vous pourrez ainsi mieux vous comprendre.

Comme s’il fallait simplement dessiner nos rêves, dans tous les sens du terme.

La vision de rêve d’Albrecht Dürer (1525) est la première représentation connue dans l’art occidental du rêve personnel d’un artiste. L’aquarelle, apparemment produite à la hâte au réveil, montre un déluge d’eau descendant du ciel pour l’engloutir. Et il écrit : « Je me suis réveillé tremblant dans tous les membres et il m’a fallu beaucoup de temps pour récupérer »… 

A nous d’en faire un rêve « vivant » en ce moment terrible et cauchemardesque de notre existence.

Notre cerveau conserve donc une intelligence protectrice. C’est ce que nous appelons des mécanismes de défense.

Il n’est que des rêves ou nuits étranges. Certains nous bousculent, nous effraient… mais ils sont avant tout un lien avec notre structuration psychique et le maintien de notre bien-être, de notre colonne vertébrale psychologique.

Nombre de publications montrent que des impacts psychologiques tels les PTSD (Syndromes de Stress Post Traumatiques) pourraient s’exprimer, en lien avec la peur de la mort, mais aussi les problématiques liées aux décrets spéciaux concernant les rites funéraires.

C’est une réalité que nous ne pouvons pas nier.

Mais nous ne pouvons pas nous couper du monde de la réalité.

Se retrancher et se replier sur soi participerait d’un mécanisme de déni face à nos nuits.

Plus belles seront nos nuits si justement nous nous tenons informés.

Bien évidemment pas de manière continue, car notre cerveau va ruminer…

Il faut s’alléger l’esprit en regardant des choses légères.

Des chercheurs ont réalisé une étude publiée par la revue Journal of Creative Behavior. Ils ont cherché à comprendre en quoi le fait de se souvenir de ses rêves permet de faire progresser sa créativité. Les résultats ont indiqué que les personnes qui consignaient scrupuleusement leurs rêves se montraient par la suite plus créatives. Quels sont les enseignements de cette étude pour la compréhension de notre psychisme ?

En ce qui concerne la créativité, on sait, par exemple, depuis le début des années 2000, que le sommeil améliore les capacités d’apprentissage.

Cette lecture du rêve ouvre des liens avec ce que la neurologie est capable d’expliquer de manière scientifique. 

Notre psychisme et notre cerveau interagissent face à ce qu’est la vie, et nos événements de vie… et la façon dont nous devons y répondre.

Raison pour laquelle je voulais aborder cette comédie de Shakespeare « Songe d’une nuit d’été », tellement reproduite en opera par Mendelssohn, un film de l’excellent Kenneth Branagh… 

Pour rappel, en Grèce, deux couples d’amoureux se retrouvent, mais il se mêle une dispute entre le roi des fées et la reine des fées, et surgit Puck et sa potion magique. Entre la troupe de comédiens amateurs qui prépare une pièce pour le mariage d’un prince, tous vont s’entrecroiser dans cette forêt étrange, onirique, le temps d’une nuit du mois de mai, aussi ensorcelante que pourrait en rêver un dormeur lors d’une nuit de la Saint-Jean, qui approche.

In fine, Puck s’adresse aux spectateurs avec ces mots : « Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais somme ».

Autrement dit, le sommeil, les rêves, la remémoration des rêves… restent une activité cérébrale à part entière qui facilite l’exploration de nos facultés, afin de s’affranchir de nos propres limitations.

La créativité, c’est repenser un geste, un événement… en incluant de nouveaux paradigmes… comme le rêve le permet. Car l’inconscient se moque de nos limites et interdits.

Le rêve est une machine à créer. N’oublions pas que nombre de nombreux écrivains, musiciens, chercheurs, prix Nobel, génies… ont trouvé leurs réponses une nuit… en rêvant ! Durant la nuit ! 


Il cervello si abitua a sognare in un certo modo?

di Pascal Neveu

Il cervello si abitua a sognare in un certo modo?

Sì, perché il cervello elabora informazioni e sensori che sono più importanti di quelli di un “criceto in gabbia”, se posso immaginarlo così.

La macchina cerebrale fa sì che ciò possa provocare interessanti “reazioni” oniriche.

Tanto più che si apre al campo del desiderio e del piacere, del ritorno alla vita.

Ricordiamo come funziona, anche se molti detrattori degli antipsicoanalisti metteranno in discussione questo approccio.

Quando Freud pose fine al manoscritto della sua Traumdeutung (l’interpretazione dei sogni) alla fine del 1899, inaugurò il XX secolo presentando la psicoanalisi ed una teoria della psiche che si basa sull’esistenza di un mondo al quale non abbiamo accesso. I sogni divenivano “la via maestra verso l’inconscio”.

Dalla teoria freudiana emergono quattro principi:

– esiste un contenuto manifesto del sogno (il racconto del sogno) e un contenuto sottostante, cosiddetto latente (il vero significato del sogno), che sfugge al sognatore e che può essere interpretato dalle libere associazioni del sognatore.

– ogni sogno esprime la realizzazione di un desiderio (non accettato, non confessato consapevolmente)

– la produzione dei sogni dipende dalla soddisfazione di questi desideri, attraverso percorsi tortuosi che “mascherano” i nostri veri pensieri.

A tal fine la psiche utilizza un processo primario spostando, condensando e immaginando i nostri desideri, poi un processo secondario creando una coerenza accettabile del nostro pensiero psichico, rendendo irriconoscibile il significato latente del sogno.

– Ogni sogno rimane individuale e la sua interpretazione è unica per il sognatore.

Freud riconosce i sogni “tipici”, come i sogni sulla morte di persone care o di se stessi, sulla sessualità, ma si imbatte contro la questione dell’esistenza dei sogni simbolici, alla quale Carl-Gustav Jung risponderà qualche anno dopo.

Freud ha, però, il merito di difendere l’idea che i conflitti psicologici possano spiegare determinati comportamenti.

Contrariamente al discorso accademico che ritiene che i sogni abbiano origine da un affievolimento del cervello, egli difende la tesi secondo cui i sogni sono legati a un’iperattività della psiche che cerca di trovare una via d’uscita dall’opposizione tra desideri e divieti.

Già nel 1892 Freud pensava allo sviluppo dei sogni legati agli eventi del giorno precedente al sogno.

Per questo motivo egli ritiene che il sogno sia innanzitutto soltanto l’appagamento di desideri non soddisfatti nello stato di veglia.

I discepoli di Jung credono che i sogni rivelino la nostra trasformazione psichica.

Questa lettura dei sogni apre collegamenti con ciò che la neurologia è in grado di spiegare scientificamente.

La nostra psiche e il nostro cervello interagiscono con ciò che è la vita, con gli eventi della nostra vita… e con il modo in cui dobbiamo rispondere ad essi.

Tutto questo è un residuo storico dell’interpretazione dei sogni, da parte degli oniromanti… mentre solo il sognatore ne possiede la chiave.

Del resto non erano forse gli stessi greci a dire: “Ho visto un sogno”… e non “Ho fatto un sogno”.

Potremmo fare riferimento a Gustave Moreau, a Odilon Redon i cui sogni hanno permesso le loro favolose illustrazioni e disegni. L’idea è che tutto nel tuo sogno è parte di te, quindi saprai cosa dicono e quindi sarai in grado di capirti meglio.

Come se dovessimo semplicemente disegnare i nostri sogni, nel vero senso della parola.

La visione onirica di Albrecht Dürer (1525) è la prima rappresentazione conosciuta nell’arte occidentale del sogno personale di un artista. L’acquerello, apparentemente realizzato frettolosamente al risveglio, mostra un diluvio d’acqua che scende dal cielo per inghiottirlo. E scrive: “Mi sono svegliato tremante in tutte le membra e ci ho messo molto tempo a riprendermi”…

Il nostro cervello mantiene quindi un’intelligenza protettiva. Questi sono quelli che chiamiamo meccanismi di difesa.

Ci sono solo sogni o notti strane. Alcuni ci urtano, ci spaventano… ma soprattutto sono un legame con la nostra struttura psicologica e il mantenimento del nostro benessere, la nostra spina dorsale psicologica.

Numerose pubblicazioni dimostrano che potrebbero manifestarsi impatti psicologici come il PTSD (Sindrome Post Traumatica da Stress), legato alla paura della morte e ai riti funebri.

Questa è una realtà che non possiamo negare.

Ma non possiamo isolarci dal mondo della realtà.

Ritirarsi e chiudersi in se stessi farebbe parte di un meccanismo di negazione nei confronti delle nostre notti.

Le nostre notti saranno più belle se ci terremo informati.

Ovviamente non in continuazione, perché il nostro cervello ruminerà…

Si ha spesso bisogno di alleggerire la propria mente guardando le cose leggere.

I ricercatori hanno condotto uno studio pubblicato dal Journal of Creative Behavior. Hanno cercato di capire come ricordare i sogni aiuta la creatività a progredire. I risultati hanno indicato che le persone che registravano attentamente i propri sogni erano in seguito più creative.

Quali sono le lezioni di questo studio per comprendere la nostra psiche?

Per quanto riguarda la creatività, sappiamo, ad esempio fin dai primi anni 2000, che il sonno migliora le capacità di apprendimento.

Questa lettura dei sogni apre collegamenti con ciò che la neurologia è in grado di spiegare scientificamente.

La nostra psiche e il nostro cervello interagiscono con ciò che è la vita, con gli eventi della nostra vita… e con il modo in cui dobbiamo rispondere ad essi.

Per questo ho voluto affrontare questa commedia di Shakespeare “Sogno di una notte di mezza estate”, riprodotta in un’opera di Mendelssohn, un film dell’eccellente Kenneth Branagh…

In Grecia due coppie di innamorati si incontrano, ma nasce una discussione tra il re delle fate e la regina delle fate, da cui emergono Puck e la sua pozione magica. Tra la truppa di attori dilettanti che stanno preparando uno spettacolo teatrale per le nozze di un principe, tutti si intrecceranno in questa strana foresta onirica, per una notte di maggio, ammaliante quanto può essere sognare una notte di mezza estate.

In definitiva, Puck si rivolge agli spettatori con queste parole: “Ombre che siamo, se vi abbiamo scontentato, immaginate che abbiate solo fatto un brutto pisolino”

In altre parole, il sonno, i sogni, il ricordo dei sogni… rimangono un’attività cerebrale a sé stante che facilita l’esplorazione delle nostre facoltà, per liberarci dai nostri limiti.

La creatività è ripensare un gesto, un evento… includendo nuovi paradigmi… così come i sogni lo permettono. Perché l’inconscio si prende gioco dei nostri limiti e dei nostri divieti.

Il sogno è una macchina creatrice. Non dimentichiamo che molti scrittori, musicisti, ricercatori, premi Nobel, geni… hanno trovato le loro risposte una notte… sognando!

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