EXAGERE RIVISTA - Gennaio-Febbraio 2024, n. 1-2 anno IX - ISSN 2531-7334

Dèmoni e polifonia del sé

(versione italiana in fondo)

Les Démons

de Pascal Neveu

Etrange, passionnant et fascinant numéro de notre Revue sur un thème qui nous parle tous.

Toute la littérature les concernant, les œuvres d’art, les religions, mais aussi des collectionneurs et certaines pratiques satanistes ne font qu’évoquer les démons, si ce n’est le terme diable. D’ailleurs, quel enfant n’a pas été qualifié de petit diable de par ses comportements.

Qui ne tremble pas à l’idée de finir en enfer et non au paradis ? Le jugement dernier et la balance pèseront un jour le bien et le mal de notre existence.

Je remonte dans le passé. Le 1 er mai 2011, étant à Liège, en Belgique, suite à une conférence… quelle n’est pas ma stupéfaction en visitant la ville et notamment la cathédrale Saint Paul où je découvre un immense Lucifer en marbre au pied de la Chaire ! Là où l’évêque doit prêcher et faire ses sermons.

En effet, en 1842, Joseph Geefs, pour représenter le triomphe de la religion sur le mal décide de réaliser une sculpture en marbre de l’ange déchu, qu’il a humanisé. On peut même dire qu’il colle parfaitement aux canons de beauté. Il se trouve assis sur un rocher, complètement nu avec un simple drapée pour cacher son intimité. L’Ange déchu a une apparence assez jeune. S’il n’avait pas ses ailes de chauve-souris, il aurait été difficile de se dire qu’on parle ici du diable. Il est loin de l’image de démon qu’on lui attribue bien souvent. Il tient sa couronne avec sa main droite. A ses pieds se trouve un serpent, symbole du mal mais aussi le symbole phallique ultime. Concernant son regard, celui-ci est baissé et il fronce légèrement les sourcils… Face au scandale, son frère, Guillaume, réalisera en 1848 une autre sculpture (l’actuelle) encore plus imposante.

C’est en effet oublier que Lucifer, le porteur de lumière, l’ange déchu, reste le fils préféré de Dieu.

Les créatures démoniaques sont présentes dans toutes les religions, et depuis l’antiquité. Qu’ils soient appelés Djinn chez les musulmans, Vêtalas chez les hindouistes, Shedim chez les hébreux… la fonction d’un diable est de diviser… se diviser en soi-même, nous cliver mais aussi provoquer le chaos dans notre monde extérieur et déshumaniser notre société.

Pour autant on découvre que tous les démons ne sont pas maléfiques. Ils sont répertoriés et restent une sorte d’intermédiaire entre le monde divin et le monde humain.

Platon, Euripide, Apulée, Homère, Sophocle, Pythagore… précisent que le démon habite l’Homme.

Le nombre d’écrits sur la démonologie est considérable à travers le monde. Certains ont même énuméré des dizaines de milliers de démons.

On en recense actuellement 60 au sein de la Bible.

Historiquement il faut attendre 1272 et le « Traité sur le mal » de Saint Thomas d’Aquin afin qu’on s’intéresse à ces êtres pour combattre l’hérésie et la sorcellerie.

A ce jour, il existe encore des satanistes, surveillés par les services de renseignement. En France il est difficile d’en évaluer le nombre, car ils sont souvent confondus avec les gothiques (une polémique était survenu il y a quelques années en annonçant le chiffre de 25000) mais on sait qu’ils sont au minimum un millier de dangereux, avec la création d’églises sataniques, des suicides, des crimes, des viols sur enfants, des profanations d’églises mais aussi, pour d’autres, des rites modérés en lien avec la nature, tels que les romains et grecs antiques les reconnaissaient. Ces satanistes restent une population majoritairement jeune (18-35 ans de catholiques ne se reconnaissant plus dans leur culte).

Chose amusante, au Moyen-Âge le diable était représenté en vert ( ce que rappelle Michel Pastoureau dans un de ses livres sur les couleurs « L’étoffe du diable ») avant de prendre la couleur rouge des flammes de l’enfer. Or le feu nous a toujours attiré, il attise les passions, nous réchauffe l’hiver avec le craquement du bois mais aussi crée des pyromanes, éloignés du Phénix qui renaît de ses cendres.

Rappelons-nous également de cet énorme succès, censuré lors de deux passages, en, 1973 : Le film L’Exorciste ! Et, depuis, combien de films plus ou moins à succès… comme Anges et Démons en 2009 issu de ce best seller !…

Aussi les démons nous parlent.

Lors de la crise de la quarantaine, l’expression « Démon de midi » n’est-elle pas utilisée, déjà transcrite dès le IVème siècle afin de décrire les tourments intérieurs ? Mais aussi la fidélité… Fidès, la foi sur un plan étymologique. Dieu et les démons existent-ils ? Suis-je possédé par un démon ? A quoi servent les prêtres exorcistes ?

Qui sont les nouveaux démons de ce monde qui ne cesse de se faire la guerre, tuer, massacrer ?

Alors que notre Monde a souffert de la pandémie, la deshumanisation se fait croissante, les violences physiques, économiques de plus en plus agressives et sans pitié, la question se pose en urgence.

Alors à travers ce nouveau numéro de la Revue, nous allons plonger et voyager dans beaucoup d’univers.

Différents regards sur le et les démons, des analyses, des réflexions tant philosophiques, psychologiques, sociétales… car comme Mephistophélès le chante dans le Faust de Gounod « Si Satan mène le bal ? »…

Pour réfléchir et tenter de calmer nos démons.


I demoni

di Pascal Neveu

Strano, appassionante e affascinante numero della nostra Rivista su un tema che parla a tutti noi.

Tanta letteratura, opere d’arte, religioni, ma anche collezionismo e certe pratiche sataniste evocano i demoni, se non anche il diavolo. Quale bambino non è stato chiamato un piccolo diavolo dal suo comportamento ?

Chi non trema al pensiero di finire all’inferno e non in paradiso? Il Giudizio Universale e la bilancia un giorno peseranno il bene e il male della nostra esistenza.

Torno indietro nel tempo. Il 1 maggio 2011, trovandomi a Liegi, in Belgio, a seguito di una conferenza… quale fu il mio stupore quando visitai la città e in particolare la Cattedrale di Saint Paul dove scoprii un enorme Lucifero di marmo ai piedi del pulpito! Dove il vescovo  predica e tiene i suoi sermoni.

Infatti, nel 1842, Joseph Geefs, per rappresentare il trionfo della religione sul male, decise di realizzare una scultura in marmo dell’angelo caduto, che umanizzò. Possiamo addirittura dire che, in questo caso, aderisce perfettamente ai canoni della bellezza. Si ritrova seduto su una roccia, completamente nudo con un semplice drappo per nascondere la sua intimità. L’angelo caduto ha un aspetto abbastanza giovanile. Se non avesse avuto le sue ali di pipistrello, sarebbe stato difficile dire che qui stiamo parlando del diavolo. È lontano dall’immagine demoniaca che gli viene spesso attribuita. Tiene la sua corona con la mano destra. Ai suoi piedi c’è un serpente, simbolo del male ma anche simbolo fallico per eccellenza. Per quanto riguarda il suo sguardo, è abbassato e si acciglia leggermente… Di fronte allo scandalo, suo fratello, Guillaume, creerà un’altra scultura (quella attuale) nel 1848, ancora più imponente.

È infatti dimenticare che Lucifero, il portatore di luce, l’angelo caduto, rimane il figlio prediletto di Dio.

Le creature demoniache sono presenti in tutte le religioni e fin dall’antichità. Che siano chiamati Djinn tra i musulmani, Vêtalas tra gli indù, Shedim tra gli ebrei… la funzione di un diavolo è dividere… dividere in se stessi, dividerci ma anche provocare il caos nel nostro mondo esterno e disumanizzare la nostra società.

Tuttavia, scopriamo che non tutti i demoni sono malvagi. Sono classificati e rimangono una sorta di intermediario tra il mondo divino e il mondo umano.

Platone, Euripide, Apuleio, Omero, Sofocle, Pitagora… specificano che il demone vive nell’Uomo.

Il numero di scritti sulla demonologia è considerevole in tutto il mondo. Alcuni hanno persino distinto decine di migliaia di demoni.

Attualmente ce ne sono 60 nella Bibbia.

Storicamente, è stato solo nel 1272 e nel “Trattato sul male” di San Tommaso d’Aquino che ci siamo interessati a questi esseri per combattere l’eresia e la stregoneria.

Ancora oggi ci sono satanisti, monitorati dai servizi segreti. In Francia è difficile stimarne il numero, perché spesso vengono confusi con i gotici (è sorta qualche anno fa una polemica annunciando la cifra di 25.000) ma sappiamo che sono almeno mille pericolosi, con la creazione di satanici chiese, suicidi, delitti, stupri di bambini, profanazioni di chiese ma anche, per altri, moderati riti legati alla natura, come riconoscevano gli antichi romani e greci. Questi satanisti rimangono una popolazione prevalentemente giovane (cattolici di 18-35 anni che non si riconoscono più nel loro culto).

Curiosità, nel Medioevo il diavolo veniva rappresentato in verde (che Michel Pastoureau ricorda in uno dei suoi libri sui colori “La roba del diavolo”) prima di assumere il colore rosso delle fiamme dell’inferno. Ma il fuoco ci ha sempre attratto, suscita passioni, ci riscalda d’inverno con lo spaccare del legno ma crea anche piromani, lontano dalla Fenice che rinasce dalle sue ceneri.

Ricordiamo anche questo enorme successo, censurato in due passaggi, nel 1973: Il film L’esorcista! E, da allora, quanti film più o meno riusciti… come Angeli e Demoni nel 2009 tratto da un best seller!…

Anche i demoni ci parlano.

Durante la crisi di mezza età non si usa l’espressione “Demone del mezzogiorno”, trascritta già dal IV secolo, per descrivere i tormenti interiori? Ma anche fedeltà… Fidès, fede a livello etimologico. Dio e i demoni esistono? Sono posseduto da un demone? A cosa servono i preti esorcisti?

Chi sono i nuovi demoni di questo mondo che non smette mai di fare la guerra, uccidere, massacrare?

Mentre il nostro mondo ha sofferto per la pandemia, la disumanizzazione è in crescita, la violenza fisica ed economica sempre più aggressiva e spietata, la questione si pone con urgenza.

Quindi, attraverso questo nuovo numero della Rivista, ci immergeremo e viaggeremo in molti universi.

Sguardi diversi sui e demoni, analisi, riflessioni filosofiche, psicologiche, sociali… perché come canta Mefistofele nel Faust di Gounod “Se Satana conduce le danze? »…

Per riflettere e cercare di calmare i nostri demoni.

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