par Pascal Neveu
(FRA/ITA, traduzione in fondo)
Génie et folie… c’est un tandem aussi fascinant que déroutant, qui traverse les siècles et les disciplines. Depuis l’Antiquité, on murmure que « nul grand génie n’existe sans un grain de folie », comme le disait Sénèque. Et cette idée a été reprise, explorée, parfois même romantisée à travers l’histoire. Pour quelles raisons ?
Des figures comme Van Gogh, Nietzsche, Artaud ou John Nash ont souvent été citées comme exemples de cette frontière floue entre créativité exceptionnelle et troubles mentaux. Des études récentes montrent que certains profils créatifs, notamment dans les arts, présentent une plus grande vulnérabilité à des troubles comme la bipolarité, la dépression ou la schizophrénie. Mais attention : cela ne signifie pas que le génie nécessite la folie, ni que la souffrance mentale est une condition de la création.
« Génie et Folie » reste donc une idée à manier avec précaution.
Certains chercheurs, comme ceux du Brain Mind Institute à Lausanne, insistent sur le fait que tous les génies ne sont pas fous, et que l’environnement joue un rôle crucial. Un artiste livré à ses émotions sans cadre peut sombrer, tandis qu’un scientifique dans un milieu structuré peut canaliser son intensité créative sans basculer.
Le lien entre génie et folie reste donc un sujet de débat, mais il est de plus en plus abordé avec nuance. On s’intéresse davantage à la neurodiversité, à la manière dont certaines formes de pensée atypiques peuvent nourrir l’innovation, sans pour autant être pathologisées.
Depuis Platon, qui voyait dans la folie divine un moteur de la création artistique, jusqu’à Foucault qui analysait la manière dont la société marginalise les esprits hors norme, le lien entre folie et génie hante l’histoire des idées. Des figures comme Camille Claudel, Tesla, Gérard de Nerval ou encore Nina Simone incarnent cette ligne de crête entre illumination et abîme.
Sommes-nous dans un mythe romantique ou dans une réalité clinique ?
Aujourd’hui, la recherche nuance ce lien. Des études montrent une corrélation entre certaines formes de créativité et des troubles comme la bipolarité ou la schizotypie, mais on insiste de plus en plus sur le rôle de l’environnement, du soutien social, de la capacité à canaliser ces flux mentaux hors normes.
Alors faut-il réinventer une société à travers la nosographie psychiatrique, le regard porté sur la folie, l’hystérie collective rattachée au génie… A quel moment cesser de juger, pour mieux recevoir ce qu’un génie apporte à notre société, à notre quotidien, à nos émotions, notre mieux-être.
Devons-nous juger le Professeur Tournesol dans Tintin ? Ou encore les lauréats du concours Lépine à Paris ?
Et si la vraie question, ce n’était pas « faut-il souffrir pour créer » mais plutôt : comment accueillir la différence sans la pathologiser ni la glorifier ? Comment faire de la société un espace où les pensées atypiques ont leur place sans être brisées… ou sacralisées ?
Car que serait une société qui valorise les esprits « hors norme » sans les marginaliser ? Ce sujet est une mine d’or que nous allons développer à travers ce nouveau numéro de votre revue.
Ce nouveau numéro sera surprenant, entre analyses historiques sur ce qu’est la folie, le génie, leur alliance, leur complexité… des analyses psychologiques… et aussi un essai théâtral auquel vous ne vous attendez pas… qui tente de résumer tout, et dans son alliance avec la psychanalyse freudienne.
Nous nous sommes amusés dans cette rédaction de ce nouveau numéro, et nous espérons que vous allez, en cette période quasi estivale, à vous faire rêver, créer, imaginer… à vous distraire.
Et n’hésitez pas non plus à nous écrire et nous faire part des sujets que vous souhaiteriez voir aborder.
Les 2 prochains numéros portent des thèmes qui nous ont parlé… du haut de nos 10 ans de publication, avec toujours le même enthousiasme au sein de notre équipe de collaborateurs bénévoles.
Profitez déjà de cette lecture.
Et vive la folie et le génie, sous le solstice d’été !
Entrare nella follia del genio e nel genio della follia!
di Pascal Neveu
Genio e follia… un binomio tanto affascinante quanto destabilizzante, che attraversa i secoli e le discipline. Fin dall’Antichità si sussurra che “nessun grande genio è mai esistito senza un pizzico di follia”, come affermava Seneca. E questa idea è stata ripresa, esplorata, talvolta persino romanticizzata nel corso della storia. Ma per quali ragioni?
Figure come Van Gogh, Nietzsche, Artaud o John Nash sono spesso citate come esempi di quel confine sfumato tra creatività eccezionale e disturbi mentali. Studi recenti dimostrano che alcuni profili creativi, in particolare nel campo delle arti, mostrano una maggiore vulnerabilità a disturbi come il disturbo bipolare, la depressione o la schizofrenia. Ma attenzione: ciò non significa che il genio richieda la follia, né che la sofferenza mentale sia una condizione necessaria alla creazione.
“Genio e follia” resta dunque un’idea da maneggiare con cautela.
Alcuni ricercatori, come quelli del Brain Mind Institute di Losanna, sottolineano che non tutti i geni sono folli, e che l’ambiente gioca un ruolo cruciale. Un artista lasciato in balia delle proprie emozioni senza un contenitore può naufragare, mentre uno scienziato in un contesto strutturato può incanalare la propria intensità creativa senza perdere l’equilibrio.
Il legame tra genio e follia resta un argomento di dibattito, ma è sempre più affrontato con sfumature. L’attenzione si sposta sulla neurodiversità, su come alcune forme di pensiero atipico possano alimentare l’innovazione, senza necessariamente essere patologizzate.
Da Platone, che vedeva nella follia divina il motore della creazione artistica, a Foucault che analizzava il modo in cui la società emargina gli spiriti fuori dagli schemi, il rapporto tra follia e genio attraversa tutta la storia del pensiero. Figure come Camille Claudel, Tesla, Gérard de Nerval o Nina Simone incarnano questa linea sottile tra illuminazione e abisso.
Siamo di fronte a un mito romantico o a una realtà clinica?
Oggi la ricerca sfuma questo legame. Studi mostrano una correlazione tra alcune forme di creatività e disturbi come il bipolarismo o la schizotipia, ma si insiste sempre di più sul ruolo dell’ambiente, del supporto sociale, della capacità di incanalare questi flussi mentali fuori dal comune.
Dobbiamo allora reinventare una società attraverso la nosografia psichiatrica, lo sguardo sulla follia, l’isteria collettiva legata al genio…? Quando smettere di giudicare, per accogliere meglio ciò che un genio porta alla nostra società, alla nostra quotidianità, alle nostre emozioni, al nostro benessere?
Dobbiamo forse giudicare il Professor Tournesol nei fumetti di Tintin? O i vincitori del concorso Lépine a Parigi?
E se la vera domanda non fosse “bisogna soffrire per creare”, ma piuttosto: come accogliere la differenza senza patologizzarla né idealizzarla? Come rendere la società uno spazio in cui i pensieri atipici abbiano un posto senza essere spezzati… né sacralizzati?
Perché che cos’è una società che valorizza gli spiriti “fuori norma” senza emarginarli? Questo tema è una miniera d’oro che svilupperemo in questo nuovo numero della vostra rivista.
Questo nuovo numero sarà sorprendente, tra analisi storiche su cosa siano la follia, il genio, la loro alleanza, la loro complessità… analisi psicologiche… e anche un saggio teatrale che non vi aspettate… che tenta di riassumere tutto, in dialogo con la psicoanalisi freudiana.
Ci siamo divertiti molto nella redazione di questo nuovo numero, e speriamo che voi, in questo periodo quasi estivo, possiate sognare, creare, immaginare… e anche distrarvi.
E non esitate a scriverci per farci sapere quali temi vorreste vedere affrontati.
I prossimi due numeri toccheranno temi che ci stanno particolarmente a cuore… dall’alto dei nostri dieci anni di pubblicazione, con sempre lo stesso entusiasmo della nostra squadra di collaboratori volontari.
Godetevi intanto questa lettura.
Evviva la follia e il genio, sotto il solstizio d’estate!