di Pascal Neveu
(FRA/ITA – traduzione in fondo)
« On ne peut garder sans cesse sa jeunesse ! »
C’est ainsi que se termine la célèbre chanson de Charles Aznavour.
Les psys, les éducateurs et les philosophes ont beaucoup écrit et théorisé sur l’enfance, l’adolescence et tenté de définir ce qu’est la jeunesse. Dans son corps ? Dans sa tête ? Officiellement jusqu’au début de la puberté.
Mais plus précisément, en tant que psychanalyste je me suis intéressé et j’enseigne entre autre la clinique de l’enfance car nos premières interactions vont « orienter » le futur adolescent et notre rapport à la jeunesse en vieillissant.
Car il est une évidence : la clinique du vieillissement s’oppose à la clinique de l’enfance.
– La clinique de l’enfance.
Tout débute bien avant que nous l’imaginons : dès qu’un couple désire un enfant.
En effet, entre les difficultés pour une femme à tomber enceinte, des fausses-couches, une éventuelle interruption volontaire ou médicale de grossesse, une possible fertilité, une adoption… « l’arrivée » d’un enfant est déjà tout un parcours pour les futurs parents et la façon dont est investi.
Cela va solliciter un grand nombre de fantasmes : le sexe de l’enfant, son prénom, son évolution de vie… Mais aussi des angoisses médicales, éducatives, affectives.
Car comme l’écrivait Jacques Lacan « l’enfant est pensé, dit et nommé avant de naître ! »
Nous l’observons déjà à travers les rêves des femmes enceintes.
En effet, sans interprétation, des études ont démontré que 57% des femmes rêvent d’être enceinte et environ 60% du sexe de leur enfant, avec justesse (nous pensons que les hormones sollicitées participent à cette analyse par le cerveau)
Le second semestre de la grossesse est concentré sur des projections futures de l’enfant, annoncé surtout après avoir dépassé le quatrième mois.
Le dernier trimestre sollicite en revanche une activité onirique centrée sur l’accouchement, avec des cauchemars (sang, démembrement….), les dernière préparatifs avant la naissance.
Nous savons également que l’enfant ressent de manière intra-utérine les émotions et événements extérieurs (vibrations du corps lors du vécu de la future mère, sons extérieurs…).
Un futur parent revit également inconsciemment (bien évidemment sans le moindre souvenir) ce qu’il a vécu dans le ventre de sa mère, le système cérébral étant déjà actif et en développement.
Puis un enfant naît.
– Le développement psychique et cognitif
Les neurosciences nous ont beaucoup appris. Beaucoup de recherches effectuées dans les années 90 la fameuse découverte de la DHEA du Professeur Etienne Emile Baulieu, l’hormone de la jeunesse.
Les cellules nerveuses ne meurent pas au fil du temps. Elles restent intactes, mais se « déshabillent » progressivement et perdent une partie de leurs connexions. Ce qui a pour effet de limiter les informations qui circulent et d’affaiblir les fonctions qui en découlent. Cependant, on s’est aperçu que le neurone, au cours du vieillissement, sait se défendre. Il survit dans un combat permanent entre affaiblissement, vitalité et désir de maintenir sa jeunesse.
Un environnement pauvre en stimuli et en contacts sociaux réduit la jeunesse et le sentiment de jeunesse. Ainsi, il a été démontré que des rongeurs isolés dans une cage individuelle produisaient moins de neurones que les mêmes animaux interagissant socialement.
Le vieillissement apparaît comme une fatalité inéluctable, entraînant quasi mécaniquement, avec l’âge, difficulté de concentration, d’attention, perte de mémoire et maladies neurodégénératives. Mais les neurosciences précisent que la jeunesse se vit dans sa tête, dans les activités intellectuelles et physiques.
Ce qui ne signifie pas non plus qu’un enfant unique verra son développement psychique et cognitif et sa relation à la jeunesse plus compliqué.
Tout est histoire d’interactions, de sollicitations (sans excès afin de ne pas surexciter l’enfant) avec tous les environnements et personnages de l’enfance.
La jeunesse, c’est prendre conscience de son Moi, c’est apprendre les frustrations avec les hautes valeurs morales acquises (le Surmoi) vers 5 ans au moment de la crise oedipienne. C’est la 1ère rentrée scolaire, ce sont les jeux d’enfants.
Et comme nous l’apprenait un des Professeurs : « Pensez au Carpe Diem ! non pas comme le dernier jour de votre vie, mais le jour de la naissance ou enfant, jeune et même plus tard vous allez découvrir ce monde, créer, même si vous vivrez des épreuves. »
– La surprésence des grands-parents, le jugement d’autres parents
Un sujet exaspère éventuellement les parents : cette surprésence, les conseils… même s’ils avèrent utiles aux jeunes parents lorsqu’il faut garder les enfants !
Sans oublier la crèche, les premiers instituteurs, les premières notes, les punitions…
Difficile à vivre pour les parents
Tout le monde se remémore sa jeunesse, les transgressions, ses premières fois… Tout cela c’est la jeunesse : ses expériences, ses erreurs.
Il est vrai que les jeunes ont mauvaise presse.
Entre les enfants hurlent dans un magasin, un restaurant, un avion…
Entre ceux très sages.
Entre ceux qui vers deux ans vivent leur stade anal en ce cessant de dire « Non ! »…
L’enfance et la jeunesse laissent des souvenirs aux parents et jeunes.
Même si je n’oublie pas des jeunesses volées (viols, décès, misère sociale….) qui ont un impact sur l’évolution : désir de réussite, délinquance, troubles psychiques….
Des grands-parents, d’autres parents, des enseignants… peuvent repérer de grosse souffrance et tenter de sauver une jeunesse perdue.
Tout n’est pas blanc et tout n’est pas noir.
– Quel avenir pour « sa » jeunesse ?
La jeunesse s’arrête t’elle au moment de l’adolescence ? On parle bien des jeunes, qu’on différencie des enfants.
On pourra rire de certaines bêtises d’enfants mais sanctionner un adolescent qui vit une période turbulente (transformations du corps, émotions, histoires d’amour, désir de vivre son indépendance).
Un parent ne retombe t’il pas en enfance et dans sa jeunesse avec ses enfants, en le voyant grandir et se rappelant ce que lui même a vécu ou traversé ?
Lors de la crise de la quarantaine ne veut-on pas revivre ce qui nous échappe et ne se vivra plus ?
Nous connaissons tous l’exemple de parents ou de séniors qui sortent en boîte de nuit, qui s’habillent comme leurs enfants.
Nous tentons de maintenir en vie ce qui va mourir.
Dans la clinique du vieillissement nous menons des expériences intéressantes afin de ralentir ce qui est ressenti et vécu comme une absence d’utilité dans notre société, des régressions infantiles (caprices, agressivité…) en demandant par exemple aux seniors d’accompagner les jeunes dans leurs travaux scolaires, mais également l’inverse. Et même des jeunes étudiants chez des retraités, contre quelques petites tâches. Ce qui limite également l’isolement et le repli, et le travail de la mémoire et de la transmission des savoirs.
Comme quoi la jeunesse n’a pas d’âge. Et il faut rester de grands enfants… sans sombrer dans le ridicule.
Alors pour finir, citons à nouveau Aznavour :
« Lorsque l’on voit
Loin devant soi
Rire la vie
Brodée d’espoir, riche de joie
Et de folie
II faut boire jusqu’à l’ivresse
Sa jeunesse »
Non puoi restare giovane per sempre!
“Non puoi restare giovane per sempre!” [1]
Così finisce la famosa canzone di Charles Aznavour.
Psicologi, educatori e filosofi hanno scritto e teorizzato molto sull’infanzia, l’adolescenza e hanno cercato di definire cosa sia la giovinezza. Nel corpo? Nella testa? Ufficialmente fin dall’inizio della pubertà.
Ma più precisamente, come psicoanalista mi interessa e insegno, tra l’altro, la clinica dell’infanzia perché le nostre prime interazioni “orientano” il futuro adolescente e, invecchiando, il nostro rapporto con i giovani.
Perché è ovvio: la clinica dell’invecchiamento si oppone alla clinica dell’infanzia.
– La clinica dell’infanzia.
Tutto inizia molto prima di quando lo immaginiamo: appena una coppia vuole un figlio.
Tra le difficoltà per una donna a restare incinta, gli aborti spontanei, l’eventuale interruzione volontaria o medica della gravidanza, l’eventuale fertilità, l’adozione… l'”arrivo” di un bambino è già un bel viaggio per i futuri genitori e ci si investe.
Questo solleciterà un gran numero di fantasie: il sesso del bambino, il suo nome, la sua evoluzione della vita… Ma anche ansie mediche, educative, emotive.
Perché come scriveva Jacques Lacan “il bambino si pensa, si dice e si nomina prima di nascere!”
Lo osserviamo già attraverso i sogni delle donne in gravidanza.
Alcuni studi hanno dimostrato che, con esattezza, il 57% delle donne sogna di essere incinta e circa il 60% del sesso del proprio figlio (si ricorda che gli ormoni sollecitati partecipano a questa analisi dal cervello)
Il secondo semestre di gravidanza è incentrato sulle proiezioni future del bambino, annunciate soprattutto dopo il quarto mese.
L’ultimo trimestre, invece, prevede un’attività onirica centrata sul parto, con incubi (sangue, smembramento, ecc.), gli ultimi preparativi prima del parto.
Sappiamo anche che il bambino prova emozioni intrauterine ed eventi esterni (vibrazioni del corpo durante l’esperienza della futura mamma, suoni esterni…).
Un futuro genitore rivive inconsciamente (ovviamente senza il minimo ricordo) ciò che ha vissuto nel ventre della madre, essendo il sistema cerebrale già attivo e in sviluppo.
Poi la nascita.
– Sviluppo psichico e cognitivo
Le neuroscienze ci hanno insegnato molto. Negli anni ’90, il professor Etienne Emile Baulieu, ha individuato il DHEA , l’ormone della giovinezza.
Le cellule nervose non muoiono nel tempo. Rimangono intatte, ma gradualmente si “spogliano” e perdono alcune delle loro connessioni. Ciò ha l’effetto di limitare le informazioni che circolano e di indebolire le funzioni che ne derivano. Tuttavia, abbiamo notato che il neurone, durante l’invecchiamento, sa difendersi. Sopravvive in una lotta permanente tra l’indebolimento, la vitalità e il desiderio di mantenere la giovinezza.
Un ambiente povero di stimoli e contatti sociali riduce la giovinezza e il sentimento di gioventù. E’ stato dimostrato che un roditore isolato in una gabbia produce meno neuroni rispetto agli stessi animali che interagiscono socialmente.
L’invecchiamento appare come una fatalità inevitabile, che porta quasi meccanicamente, con l’età, difficoltà di concentrazione, attenzione, perdita di memoria e malattie neurodegenerative. Ma le neuroscienze ci ricordano che la giovinezza è vissuta nella nostra testa, nelle attività intellettuali e fisiche.
Il che non significa che un figlio unico vedrà complicarsi il suo sviluppo psichico e cognitivo e il suo rapporto con i giovani.
Si tratta di interazioni, sollecitazioni (senza eccessi per non sovraeccitare il bambino) con tutti gli ambienti e i personaggi dell’infanzia.
La giovinezza è prendere coscienza del proprio Sé, è scontrarsi con le frustrazioni dovute ai valori morali acquisiti (il Super-io), intorno ai 5 anni al momento della crisi edipica. È il primo giorno di scuola, sono i giochi con gli altri bambini.
E come ci diceva uno dei professori: “Pensate a Carpe Diem! non come l’ultimo giorno della vostra vita, ma come il primo o da bambini, giovani e anche dopo, quando scoprirete questo mondo, creerete, anche dovrete superare delle prove. »
– La presenza eccessiva dei nonni, il giudizio degli altri genitori
Un argomento forse esaspera i genitori: questa sovrapresenza, i loro consigli… anche se si rivelano utili ai giovani genitori quando è necessario accudire i figli!
Senza dimenticare l’asilo nido, le prime maestre, le prime classi, le punizioni…
Difficili da vivere per i genitori
Tutti ricordano la loro giovinezza, le loro trasgressioni, le loro prime volte… Tutto questo è giovinezza: le loro esperienze, i loro errori.
È vero che i giovani hanno una cattiva reputazione.
I bambini urlavano in un negozio, in un ristorante, in un aereo…
Tra quelli molto bravi.
Tra quelli che intorno ai due anni vivono la loro fase anale smettendo di dire “No! »…
L’infanzia e la giovinezza lasciano ricordi ai genitori e ai giovani.
Anche se non dimentico i giovani spezzati (stupro, morte, miseria sociale…) che incidono sull’evoluzione: voglia di successo, delinquenza, disturbi psichici….
I nonni, gli altri genitori, gli insegnanti… possono individuare grandi sofferenze e cercare di salvare i giovani perduti.
Non tutto è bianco e non tutto è nero.
– Quale futuro per la “propria” giovinezza?
La giovinezza finisce con l’adolescenza? Parliamo dei giovani, che distinguiamo dai bambini.
Possiamo ridere di certe stupidaggini dei bambini ma punire un adolescente che vive un periodo turbolento (trasformazioni del corpo, emozioni, storie d’amore, voglia di vivere la sua indipendenza ).
Un genitore non ritorna all’infanzia e alla gioventù con i suoi figli, vedendoli crescere e ricordando ciò che lui stesso ha vissuto?
Durante la crisi di mezza età, non vogliamo rivivere ciò che ci sfugge e non sarà più?
Conosciamo tutti l’esempio dei genitori o degli anziani che escono nei locali notturni, che si vestono come i loro figli.
Cerchiamo di mantenere in vita ciò che sta per morire.
Nella clinica dell’invecchiamento si stanno realizzando interessanti esperimenti per rallentare ciò che nella nostra società si sente e si vive come mancanza di utilità, le regressioni infantili (capricci, aggressività, ecc.), chiedendo ad esempio agli anziani di accompagnare i giovani nel loro lavoro scolastico, ma anche il contrario. Giovani e studenti con i pensionati, a fronte di pochi piccoli compiti. Ciò limita l’isolamento e il ritiro, favorisce il lavoro della memoria e la trasmissione della conoscenza.
La giovinezza non ha età. Dobbiamo rimanere grandi bambini… senza sprofondare nel ridicolo.
Quindi, per finire, citiamo ancora Aznavour:
“Quando vedi
Davanti a te
Ridere la vita
Ricamata di speranza, ricca di gioia
E follia
Devi bere finché non sei ubriaco
La tua giovinezza”
[1] Trascriviamo, qui e alla fine, una traduzione quasi letterale della canzone “Sa jeunesse”. Per evidenti motivi nella versione italiana, nota come “Questa gioventù”, il testo appare modificato. (ndr)