EXAGERE RIVISTA - Gennaio-Febbraio 2024, n. 1-2 anno IX - ISSN 2531-7334

Quel corps, pour quelle société ?

ITA/FRA (versione originale il fondo)

di Traki Zannad Bouchrara

 

Perché parlare del corpo?

Due registri di analisi si sono imposti da qualche tempo.

Il primo registro porta sull’analisi della « modernità » applicata al corpo, cioè : il corpo malato, il corpo antropologico, il corpo etnologico, il corpo psichiatrico, estetico, sportivo. Si tratta di un registro che è stato trattato da discipline diverse e da molti autori, una letteratura ricca e abbondante.

Il secondo registro è relativo all’analisi dell’altro corpo, il corpo violento, un corpo folle. Si nutre di orrore ; colpisce dappertutto, non importa dove o come. Questo registro rappresenta un campo di analisi ignorato e sotto analizzato nelle ricerche approfondite delle scienze sociali. Si tratta del corpo terrorista, di questo corpo-bomba.

Il corpo terrorista, a quale categoria appartiene?

Sarebbe più adeguato dire a che classe sociale  appartiene e, soprattutto, a quale categoria di popolazione? Lo sappiamo tutti, la maggior parte di questi giovani appartiene alla terza generazione di immigrati di origine magrebina. Altrove, in un altro mio scritto[1], ho precisato che si tratta di quei o quelle giovani che  hanno ereditato una memoria collettiva silenziosa e di vergogna dai loro parenti che hanno subito l’umiliazione dell’esclusione e del rifiuto della loro integrazione nei paesi d’accoglienza. Questi giovani hanno un’identità fragilizzata. Essi sono stati, e restano, le migliori reclute di queste organizzazioni di terrore e di assassinii perpetrati nei luoghi pubblici più affollati delle grandi città europee.

Questo registro psicologico deve essere trattato  con un approccio socio-morfologico, quello di un’analisi del corpo e dei luoghi allo stesso tempo sincronica e diacronica, poiché queste tragedie umane durano da decenni. Un fenomeno anomico che resta, fino ai nostri giorni, incontrollabile.

Esso è divenuto, incontestabilmente, sorgente di psicosi generale e generalizzata. Non appartiene alla storia, poiché colpisce ancora e ogni giorno. È  presente, è il nostro presente.

Che tipo di cambiamento sociale potrà imporci ?

Può divenire un indicatore di questo cambiamento ?

Enormi pezzi di realtà e di vissuto sociale scompaiono nelle espressioni ideologiche, anche se si riferiscono al corpo, al vissuto dei luoghi, al quotidiano. Le situazioni concrete, che abbiamo analizzato in Les lieux du corps en Islam, non sono semplici ritagli nell’esperienza sociale. Riguardano l’uomo nella sua vita quotidiana,  esposto a una rete di moltiplicazioni e confusioni  di significati, quella del profano e del sacro. Si tratta ora di cogliere il profilo di questo tipo di analisi e di ricerche empiriche per comprendere le nostre società nella loro specificità ma anche nel loro divenire. Qui la prudenza s’impone relativamente alla manipolazione del vago concetto di corpo.

Come comprendere il vissuto sociale partendo da un approccio al corpo ?

Il concetto di corpo, che emerge d’altronde con forti nuove articolazioni nei rapporti sociali, è un fattore di cambiamento e di interrogativi. Ha  un ruolo attivo nella trasformazione e nella messa in atto dell’ordine sociale stabilito. È l’incarnazione di una nuova forma di società.

È questo, appunto, il senso della nostra ipotesi annunciata dal titolo di questo intervento : quale corpo, per quale società ?

Osserviamo, ad esempio, i corpi tatuati, pratica divenuta molto frequente in tutte le  generazioni e classi sociali, dettata da un nuovo modello : il comunitarismo corporale. Questo segnare il  corpo significa, in primo luogo, una forma di libertà ma soprattutto una demarcazione, un’identità marginale. Una seconda pelle desiderata, un secondo corpo voluto. Ma cosa sappiamo esattamente in proposito ?

Le ragioni estetiche evocate dai tatuati ci appaiono superficiali, questa segnatura del corpo rappresenta per noi un fenomeno sociale che merita di essere analizzato. Sono le nuove forma delle moderne tribù.

Si tratta anche di contribuire alla conoscenza, alla scientificità e non solo alla specificità.

Il corpo in quanto dato fisico e biomeccanico è, nello stesso tempo, segno e supporto di rappresentazioni collettive e culturali, ma è divenuto, oggi, un supporto di demarcazione tragica di ideologie radicali  estremiste e fanatiche.

 

 

(traduzione G.Brevetto)

 

[1] Les lieux du corps en Islam. Traki Bouchrara Zannad, Paris, édition Publisud, 1994, péface Jacques Berque.

 

***

(versione originale)

 

Pourquoi parler du corps ?

Deux registres d’analyse se sont imposés à nous, depuis un moment déjà.

Le premier registre porte sur l’analyse de la « modernité » appliquée au corps, à savoir : le corps malade, le corps anthropologique, le corps ethnologique, le corps psychiatrique, esthétique, sportif … Il s’agit d’un registre qui a été traité par des disciplines diverses et par plusieurs auteurs, une littérature très riche et abondante.

Mais le second registre, portant sur l’analyse de l’autre corps, le corps violent,  ce  corps fou. Il se nourrit de l’horreur ; il frappe partout, n’importe où et n’importe comment. Il représente un champ d’analyse ignoré et sous analysé dans les recherches approfondies des sciences sociales. Il s’agit du corps terroriste, de ce corps bombe.

Le corps terroriste, à quelle catégorie il appartient?

Il serait plus adéquat de dire à quelle classe sociale il appartient et surtout à quelle catégorie de population. Nous le savons tous, le plus grand nombre  de ces jeunes appartiennent à la troisième génération d’origine Maghrébine. Je l’ai noté ailleurs dans mes ouvrages, il s’agit de ceux et de celles de ces jeunes qui ont hérité d’une mémoire collective silencieuse et honteuse de leurs parents qui ont subi l’humiliation de l’exclusion et du rejet de leur intégration dans les pays d’accueil …Ces jeunes ont une identité fragilisée. Ils furent, ils restent les meilleurs recrus de ces organisations de terreur et d’assassinat, perpétrés dans les lieux publiques les plus animés des grandes villes européennes.

Ce registre psychologique doit être abordé par une approche socio-morphologique, celle d’une analyse sociologique du corps et du lieu dans un temps synchronique mais  diachronique aussi, puisque ces tragédies humaines durent depuis deux décennies. Phénomène anomique qui demeure jusqu’à nos jours incontrôlable.

Il est devenu, incontestablement, source de psychose générale et généralisée. Il n’appartient pas à l’histoire, puisqu’il sévit encore et toujours . Il est présent, il est notre présent.

Quel type de changement social peut-il imposer ?

Peut-il devenir un indicateur de ce changement ?

D’énormes fragments de réalité et de vécu social disparaissent dans les expressions idéologiques… Ceux-là mêmes qui se rapportent au corps, au vécu des lieux, au quotidien ! Les situations concrètes que nous avons analysées dans nos travaux antérieurs ne constituent  pas de simples découpages dans l’expérience sociale. Elles concernent   l’homme dans sa vie de tous les jours, livré au réseau de multiplications et d’enchevêtrements des significations, celles du profane et du sacré. Il s’agit  maintenant de saisir le profil de ce type d’analyse et de recherches empiriques pour la compréhension de nos sociétés dans leur spécificité et aussi dans leur devenir. Ici la prudence s’impose quant à la manipulation du concept flou du corps. Comment appréhender le vécu social à partir d’une approche du corps ?

Ce concept du corps, qui émerge par ailleurs avec de fortes articulations nouvelles dans les rapports sociaux, est un facteur de changement et de questionnement. Il a un rôle actif dans la transformation et la mise en œuvre de l’ordre social établi. Il est l’incarnation d’une nouvelle forme de société.

C’est le sens de notre hypothèse annoncée au début de ce texte : quel corps, pour quelle société ?

Observons à titre d’exemple le corps tatoué, pratique qui est devenue très courante chez toutes les générations et classes sociales, dictée par un nouveau modèle : le communautarisme corporel. Ce marquage du corps signifie au premier abord, une forme de liberté mais surtout une démarcation, une identité marginale. Une deuxième peau désirée, un deuxième corps voulu, qu’en savons nous au juste ?

La raison esthétique évoquée par les tatoués nous semble superficielle, ce marquage du corps représente pour nous un phénomène social qui mérite d’être analysé. Ce sont les nouvelles formes de tribus modernes.

Il s’agit de contribuer aussi à la connaissance, à la scientificité et non uniquement à la spécificité.

Le corps en tant que donnée physique et biomécanique est à la fois signe et support de représentations collectives et culturelle, mais il est devenu, de nos jours, un support de démarcation  tragique, d’idéologies radicales extrémistes et fanatiques.

 

 

 

Bibliographie

Les lieux du corps en Islam. Traki Bouchrara Zannad, Paris, édition Publisud, 1994, péface Jacques Berque.

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