EXAGERE RIVISTA - Ottobre - Novembre - Dicembre 2024, n. 10-11-12 anno IX - ISSN 2531-7334

Solidaire, solitaire

par Pascal Neveu

(FRA/ITA traduzione in fondo)

Solidaire ou solitaire ? La force d’être au moins deux ! Pour l’amour ?

En français, il n’y a qu’une lettre de différence entre ces deux mots… en italien un peu plus… mais leur signification est diamétralement opposée. Derrière « solitaire » et « solidaire » on trouve « solitude » et «solidarité ». Mais, bizarrement, ces paronymes n’ont pas du tout la même origine. « solitaire » est de la famille de « seul », dérivant de « solus » en latin. Alors que « solidaire » est de la famille de « solide », d’une expression latine « in solido » que l’on peut traduire par « pour le tout ». Aussi, dans notre monde contemporain qui a vécu récemment la réélection de Donald Trump, alors que la guerre fait toujours rage en Ukraine et en Russie, où les combats ne cessent entre Israël, Gaza, le Liban étant enserré entre ces deux pays, alors que la Cop 29 n’a pas convaincu ses participants… Où en sommes nous de notre sentiment d’êtres solitaires ou solidaires ?

On peut définir le mot « solitaire » par quelqu’un qui vit seul, dans la solitude, sans relation avec les autres et parfois loin des autres. Alors que des personnes solidaires sont des personnes qui s’entraident, qui se sentent liées par un engagement réciproque, qui s’engagent ensemble dans une action avec un but commun.

Avant d’évoquer les humains, prenons l’exemple des insectes comme les fourmis et les abeilles, mais aussi d’autres animaux, notamment les oiseaux, et plus précisément leur manière de voler. 

On se rappelle une histoire : au début, les étourneaux volaient en solitaire. Ils étaient alors une proie facile pour les oiseaux prédateurs comme les rapaces ou les éperviers. Ceux-ci attaquaient les étourneaux les plus petits et les plus faibles. Ils n’avaient pas grand mal à les chasser eux qui sont plus grands, plus forts et plus rapides. 

Alors les étourneaux ont « réfléchi ». S’ils volaient ensemble, il serait alors plus difficile pour les grands oiseaux de les attraper. Ils décidèrent donc de voler en groupe. Du coup ils faisaient bloc et les oiseaux prédateurs perdirent l’habitude de les attaquer. 

De « solitaires » qu’ils étaient au début en volant seul, ils sont devenus « solidaires » c’est-à-dire capables de se protéger les uns les autres. 

Et cette coopération, si ce n’est dans le règne animal, s’exprime aussi chez les humains. Mais est-ce faire honte à l’assemblée générale de l’ONU, de tous politiciens qui mettent à profit concurrence, egos, plutôt que l’entraide ?

Sommes nous dans l’innée, dans la génétique concernant l’acte solitaire, l’acte solidaire, l’altruisme ?

Car la chose n’est pas aussi simple chez l’Homme. En effet, on peut considérer qu’être solitaire et solidaire est une affaire de tous les jours, et que les deux ne sont pas incompatibles.

Quid de la différence entre solidarité et fraternité ?

Par exemple, Freud considérait qu’au sein de la famille, la solidarité fraternelle s’instaure sur le refoulement d’une hostilité première. On peut faire l’hypothèse que les importantes transformations de la cellule familiale survenues au cours des cinquante dernières années ne sont pas pour rien dans l’exacerbation des conflits tant sur les plans interindividuel que sociétal.

Et Sigmund Freud dit dans « Malaise dans la civilisation », qu’il s’agit d’une hostilité primaire qui dresse les hommes les uns contre les autres et écrit : « L’homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagement, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. Homo homini lupus: qui aurait le courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l’histoire, de s’inscrire en faux contre cet adage ? »

La fraternité est donc un fait de culture dont Sigmund Freud situe la mise en place, dans « Totem et tabou », dans les suites du meurtre du père primitif, après lequel les fils, plutôt que de s’entretuer pour prendre sa place, s’accordent, sous le coup de la culpabilité à l’égard de ce tyran haï mais aussi aimé, pour renoncer collectivement à la jouissance convoitée et désavouer le meurtre du père, incorporé lors d’un repas totémique.

Mais alors comment se définit déjà le solitaire ? Par ce qu’il est :

. La loyauté. Le solitaire a peu d’amis, mais de vrais amis. 

. L’ouverture d’esprit. Il apprécie sa solitude, pour se ressourcer et mieux appréhender la vie en collectivité.

. Une personne réfléchie. Les solitaires sont davantage dans la contemplation de la vie.

. La conscience de soi. Il sait écouter ses pensées et ses émotions quand beaucoup préfèrent les ignorer. 

. Connaître la valeur du temps. Les solitaires sont plus aptes à déterminer ce qui vaut la peine d’investir du temps et ce qui n’en vaut pas la peine.

. Se fixer des limites. Ces limites les aident à faire des choix et à savoir si quelque chose ou quelqu’un mérite leur temps et leurs efforts.

. La force émotionnelle. Les solitaires sont capables d’accepter, d’identifier et de comprendre leurs émotions.

. Il ne recherche pas la validation des autres. Ce sont des personnes qui s’acceptent telles qu’elles sont, sans rechercher d’approbation de la part de quiconque.

. Il aime avoir de longues discussions. Les solitaires vont prendre plaisir à refaire et penser le monde au cours de longues discussions.

. Il est doté d’une grande intuition. Ils vont naturellement se tenir éloignés des situations négatives. 

. L’indépendance. Le solitaire sait être seul et apprécie cela, ce qui fait d’eux des êtres indépendants.

Mais alors qu’un peu partout dans le monde se multiplient guerres civiles, terrorisme, luttes fratricides et, dans nos démocraties occidentales, une montée des individualismes, une indifférence à la souffrance d’autrui, un rejet de l’étranger… ce nouveau numéro de votre revue Exagere, nous invite à penser combien ces sentiments se vivent, s’expriment depuis notre naissance, dans la littérature et au delà de s sentir solitaire.

Justement la fraternité. Quelle est–elle ?

Parcourant les nouvelles de L’Exil et le Royaume » d’Albert Camus, on montre que les héros camusiens sont tous confrontés au dilemme « solitaire ou solidaire », qu’ils aspirent à la communication avec l’autre et le monde, bref, au royaume, mais se trouvent face à un triple isolement – géographique, politique et psychologique – qui s’avère être l’essence de leur exil.

Il existerait une fatalité : l’isolement et la solitude peuvent mener à la solidarité et même à la fraternité. Elle unirait les hommes et les défendrait des maux de la société. Toutefois, n’existant que comme une alliance face à l’adversité, cette conception de solidarité s’avère instable car créant un univers egocentrique et solitaire.

Camus explore cette idée également dans « La femme adultère » où il développe la solitude et la solidarité

Dans ses écris, In fine, il reste le fruit de notre isolement, de nos réflexions car nous fuyons la mort et la solitude.

Car dans ce monde qui devient de plus en plus extrémiste, que reste t’il de nos gestes symboliques de solidarité entre frères d’armes et entre races, alors que cette solidarité ne semble, toutefois, retirer sa force que dans l’adversité ? 

Peut-être des gestes symboliques de solidarité entre frères d’armes et entre races, mais cette solidarité ne semble, toutefois, retirer sa force que dans l’adversité.

Il n’y a pas que Camus. Les œuvres de Samuel Becket.

Il reste une idée. La Solidaritud, Mot-valise désignant la relation solidaire qu’entretient une personne apportant une aide morale et matérielle à une personne souffrant de solitude. Solidarieta, solitudine, Solidarietudine ?

Dans ce nouvel opus, nous nous posons la question… 

Un Monde de Guerres multiples et une IA avec laquelle nous devons vivre solitaires, solidaires, en humanisme ?

Bonne lecture et bonnes réflexions face à bientôt 2025.


Solidarietà o solitudine? La forza di essere almeno due! Per amore?

di Pascal Neveu


In francese c’è solo una lettera di differenza tra queste due parole… in italiano un po’ di più… ma il loro significato è diametralmente opposto. Dietro “solitario” e “solidarietà” troviamo “solitudine” e “solidarietà”. Ma, stranamente, questi paronimi non hanno affatto la stessa origine. “Solitario” deriva dalla famiglia di “solo”, derivante da “solus” in latino. Mentre “solidarietà” deriva dalla famiglia di “solido”, da un’espressione latina “in solido” che si può tradurre con “per il tutto”.

Inoltre, nel nostro mondo contemporaneo che ha recentemente vissuto la rielezione di Donald Trump, mentre la guerra ancora infuria in Ucraina e Russia, dove i combattimenti non si fermano tra Israele, Gaza e il Libano che sono inseriti tra questi due paesi, mentre Cop 29 ha fatto non convincere i suoi partecipanti… Come coniughiamo il nostro sentimento di essere solitari o uniti?

La parola “solitario” può essere definita come qualcuno che vive da solo, in solitudine, senza rapporti con gli altri e talvolta lontano dagli altri. Mentre le persone solidali sono persone che si aiutano a vicenda, che si sentono legate da un impegno reciproco, che si impegnano insieme in un’azione con un obiettivo comune.

Prima di parlare dell’uomo, prendiamo l’esempio degli insetti come le formiche e le api, ma anche di altri animali, in particolare gli uccelli, e più precisamente dal loro modo di volare.
Ricordiamo una storia: all’inizio gli storni volavano solitari. Erano quindi facili prede di uccelli predatori come rapaci o falchi. Questi attaccavano gli storni più piccoli e deboli. Non hanno avuto grossi problemi a inseguirli: sono più grandi, più forti e più veloci.
Allora gli storni “pensarono”. Se volassimo insieme, sarebbe più difficile per gli uccelli più grandi catturarli. Così hanno deciso di volare in gruppo. All’improvviso formarono un’unità e gli uccelli predatori persero l’abitudine di attaccarli.
Da “solitari” all’inizio, volando da soli, sono diventati “solidari”, capaci cioè di proteggersi a vicenda.

E questa cooperazione, se non nel regno animale, si esprime anche tra gli esseri umani.

Cosa c’è nei nostri geni l’atto solitario, l’atto di solidarietà, l’altruismo?

Perché le cose non sono così semplici negli esseri umani. Possiamo infatti considerare che essere solitari e uniti è una faccenda quotidiana e che le due cose non sono incompatibili.
Che dire della differenza tra solidarietà e fraternità?
Ad esempio, Freud riteneva che all’interno della famiglia la solidarietà fraterna si instaura attraverso la repressione dell’ostilità iniziale. Possiamo ipotizzare che le significative trasformazioni del nucleo familiare avvenute negli ultimi cinquant’anni non abbiano nulla a che fare con l’inasprimento dei conflitti sia a livello interindividuale che sociale.
E Sigmund Freud in “Il disagio della civiltà”, per il quale un’ostilità primaria mette gli uomini gli uni contro gli altri, scrive: “L’uomo è, infatti, tentato di soddisfare il suo bisogno di aggressività a spese del prossimo, di sfruttare il suo lavoro senza compenso , usarlo sessualmente senza il suo consenso, appropriarsi delle sue proprietà, umiliarlo, infliggergli sofferenze, torturarlo e ucciderlo. Homo homini lupus: chi avrebbe il coraggio, di fronte a tutte le lezioni della vita e della storia, di non essere d’accordo con questo adagio?»
La fraternità è quindi un fatto culturale la cui istituzione, in “Totem e tabù”, Sigmund Freud colloca all’indomani dell’assassinio del padre primitivo, dopo il quale i figli, anziché uccidersi a vicenda per prendere il suo posto, si accordano, secondo il principio influenza del senso di colpa nei confronti di questo tiranno odiato ma anche amato, fino a rinunciare collettivamente all’agognato godimento e a sconfessare l’omicidio del padre, incorporato durante un pasto totemico.

Ma allora come viene definito il solitario?
. Lealtà. Il solitario ha pochi amici, ma veri amici.
. Apertura mentale. Apprezza la solitudine, per ricaricare le batterie e comprendere meglio la vita in comunità.
. Una persona premurosa. I solitari sono più inclini alla contemplazione della vita.
. Consapevolezza di sé. Sa ascoltare i suoi pensieri e le sue emozioni quando molti preferiscono ignorarli.
. Valore del tempo. I solitari sono più bravi a determinare in cosa vale la pena investire tempo e cosa no.
. Stabilire dei limiti. Questi confini li aiutano a fare delle scelte e a sapere se qualcosa o qualcuno vale il loro tempo e i loro sforzi.
. Forza emotiva. I solitari sono in grado di accettare, identificare e comprendere le proprie emozioni.
. Non cerca il consenso degli altri. Sono persone che si accettano così come sono, senza cercare l’approvazione di nessuno.
. Piace avere lunghe discussioni. I solitari si divertono a fare lunghe discussioni.
. Ha una grande intuizione. Rimarranno naturalmente lontani dalle situazioni negative.
. Indipendenza. Il solitario sa stare da solo e si diverte, il che li rende esseri indipendenti.


Ma mentre le guerre civili, il terrorismo, le lotte fratricide si moltiplicano un po’ ovunque nel mondo e, nelle nostre democrazie occidentali, cresce l’individualismo, l’indifferenza alla sofferenza degli altri, il rifiuto dello straniero… questo nuovo numero della vostra rivista Exagere, ci invita a pensare a come vengono vissuti questi sentimenti, espressi fin dalla nostra nascita, nella letteratura e oltre il sentirsi soli.

Propriamente, che cos’è la fraternità?

Ripercorrendo i racconti di “L’esilio e il regno” di Albert Camus, mostriamo che gli eroi camusiani si confrontano tutti con il dilemma “solitari o uniti”, che aspirano alla comunicazione con gli altri e con il mondo, in breve, alla regno, ma si ritrovano di fronte a un triplice isolamento – geografico, politico e psicologico – che si rivela l’essenza del loro esilio.

C’è una cosa inevitabile: l’isolamento e la solitudine possono portare alla solidarietà e perfino alla fraternità. Unirebbe gli uomini e li difenderebbe dai mali della società. Tuttavia, esistendo solo come alleanza di fronte alle avversità, questo concetto di solidarietà si rivela instabile perché crea un universo egocentrico e solitario.

Camus esplora questa idea anche in “La donna adultera” dove sviluppa la solitudine e la solidarietà.

Nei suoi scritti, insomma, rimane il frutto del nostro isolamento, delle nostre riflessioni perché fuggiamo dalla morte e dalla solitudine.

Perché in questo mondo che diventa sempre più estremista, cosa resta dei nostri gesti simbolici di solidarietà tra fratelli d’armi e tra razze, quando questa solidarietà sembra, però, perdere la sua forza solo nelle avversità?

Non è solo Camus. Vi sono anche le opere di Samuel Becket.

C’è rimasta un’idea. Solidarietà, mot-valise che designa la relazione di sostegno tra una persona che fornisce aiuto morale e materiale a una persona che soffre di solitudine. Solidarieta, solitudine, Solidarietudine?

Poniamoci una domanda…

In mondo di molteplici guerre e un’intelligenza artificiale, dobbiamo vivere da soli, in solidarietà?

Buona lettura e buoni pensieri in attesa del 2025

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